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L’infinitif est le temps de l’instant.

En lui pas de passé, pas d’avenir.

En lui rien à atteindre, rien à racheter.

L’infinitif est le temps de la pratique spirituelle.

En lui pas de sujet. Prier, pratiquer : personne pour dire moi prie, moi pratique. Le travail corporel, comme tout faire, devrait être enseigné à l’infinitif.

L’infinitif est le temps de la vie.

En lui seulement réponse à ce qui est.

Le faire est alors d’instant en instant réponse à la nécessité, qu’elle soit intérieure ou extérieure, sans aucun sujet point de vue projeté, donc sans attente de quoi que ce soit.

L’infinitif est désidentification au personnage moi

L’infinitif est le temps du devenir.

Dé venir (attribué à maître Eckhart), venir de.

Ainsi devenir n’est pas aller vers ce qu’on n’est pas, c’est quitter ce que l’on croit être et se souvenir d’où l’on vient.

Celui, celle, qui devient, retourne à ce qu’il, à ce qu’elle EST, et a toujours été : avant qu’Abraham fut, Je Suis.

Même si un passage du documentaire n’est pas très convainquant car visiblement téléguidé par le politique, d’autres montrent qu’un taoïsme plus pur continue de survivre en chine.

Belle semaine

François

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Exemple simple :

« Si tu es exaspéré, guéristoi de cette façon d’être »

Pensée pour moi-même, Marc Aurèle.

Cette citation pourrait être un sujet philo du BAC. Correcteurs comme étudiants en diraient des merveilles. Comprendre, c’est ça : s’approprier et développer un point de vue. C’est le fonctionnement ordinaire de l’être humain ; il pense, et ce qu’il pense, comme on dit, ça ne mange pas de pain. Tu comprends parfaitement mais ça ne te change pas. C’est la parabole du semeur.

Chaque fois qu’une parole est entendue, elle se transforme en pratique, non en pratique pour atteindre quoi que ce soit, mais en pratique de l’ici et maintenant en réponse à l’ici et maintenant qui se dévoile dans la conscience/cœur.

Alors, pour reprendre le même exemple, chaque fois que le plus léger agacement survient, guéristoi de cette façon d’être surgit comme un rappel en soi-même, de soi-même. Ce n’est pas la parole de Marc Aurèle qui surgit mais l’entendu ; Dans l’instant il y a mouvement de désidentification de l’agacement, sans but à atteindre. C’est une réponse dans l’instant à l’instant. La cause apparente de l’agacement n’est pas retenue. L’atteindre moi plus jamais agacé n’est pas retenu, car il est vu que moi sera toujours agacé par ce qui ne va pas dans son sens.

La pratique ne mène nulle part ; elle dissout la source (moi) et ne s’occupe pas du fruit (l’agacement).

Devant des témoignages comme celui d’Etty Hillesum

« […] Mais pour ma part, je ne cesse de faire cette expérience intérieure : il n’existe aucun lien de causalité entre le comportement des gens et l’amour qu’on éprouve pour eux. »

(Une vie bouleversée, éditions Points)

Il est frappant de voir comment l’être humain peut être touché émotionnellement sans rien avoir entendu de ce dont elle témoigne : la complète disparition du point de vue personnel.

Etty Hillesum n’a pas atteint quoi que ce soit ; elle a disparue en tant que point de vue, en tant qu’histoire personnelle, en tant qu’histoire collective. Elle s’est simplement dissoute en tant que moi/identité-conditionnée à travers la pratique décrite par Rumi :

« L’être humain est un lieu d’accueil
Chaque matin un nouvel arrivant.

Une joie, une déprime, une bassesse, une prise de conscience momentanée, arrivent
Tel un visiteur inattendu.

Accueille-les tous


Même s’il s’agit d’une foule de regrets
Qui d’un seul coup balaye ta maison
Et la vide de tous ses biens.

Chaque hôte, quel qu’il soit, traite-le avec respect,
Peut-être te prépare-t-il
A de nouveaux ravissements.

Les noires pensées, la honte, la malveillance
Rencontre-les à la porte en riant
Et invite-les à entrer.

Sois reconnaissant envers celui qui arrive
Quel qu’il soit,
Car chacun est envoyé comme un guide de l’au-delà. »

Rumi

Et nous revoilà au début de la page : comprendre ou entendre.

« L’être humain est un lieu d’accueil », parole miroir révélant à chacun la part d’humain qu’il incarne, ici et maintenant. Or l’humain n’est un lieu d’accueil qu’à partir du moment où il retourne à la nature originelle de la conscience incarnée : La nature originelle de la Conscience incarnée est vacuité, c’est-à-dire vide de toute histoire personnelle ou collective. L’homme n’est homme qu’en cet état « avant que moi fut ». Rien de fumeux là-dedans, bien au contraire. Tant qu’il n’est pas retourné avant que moi fut, l’homme ne marche pas sur la terre ; il marche dans sa tête comme la souris dans sa roue. Il s’imagine être un lieu d’accueil à travers des actes, parce qu’il ne regarde pas à la source de ses actes. S’il le fait, il voit, sans condamnation aucune, sans auto-flagellation, qu’en matière d’accueil, là aussi, l’habit ne fait pas le moine.

Voir c’est toujours heureux, je n’ai pas dit que c’était agréable.

Maître Eckhart concernant nos actes est très clair :

« Les gens ne devraient pas toujours tant réfléchir à ce qu’ils doivent faire, ils devraient plutôt penser à ce qu’ils doivent être. S’ils étaient seulement bons et conformes à leur nature, leurs oeuvres pourraient briller d’une vive clarté. Si tu es juste, tes œuvres le sont aussi. Ne pense pas mettre ton salut sur un  » agir  » : c’est sur un être qu’il faut le placer. Car les œuvres ne nous sanctifient pas, mais nous devons sanctifier les œuvres. Et même s’il s’agit des œuvres les plus pieuses, elles ne nous sanctifient pas le moins du monde parce que nous les accomplissons : mais dans la mesure où nous avons l’être et l’essence, nous sanctifions notre agir, que ce soit manger, dormir, veiller ou n’importe quoi d’autre ».

Et à nouveau : comprenons-nous ou entendons-nous ?

Si nous entendons maître Eckhart, chaque acte est pour nous l’opportunité de voir au plus profond de la conscience :

« La cause de tes difficultés n’est pas dans les choses, c’est toi-même dans les choses. C’est pourquoi regarde-toi d’abord et quitte-toi. »

« En vérité, si tu étais vraiment un, tu resterais également un dans la distinction et la distinction deviendrait pour toi l’Un et elle ne pourrait plus en rien te faire obstacle. »

« Tant qu’il continue à se réjouir de ceci et à s’affliger de cela, un homme n’est pas juste ; disons plus : si l’on est heureux une fois, on est heureux tout le temps ; si l’on est heureux à un moment et moins heureux à un autre, c’est le signe qu’on n’est pas droit. » 

Belle semaine

François

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La nouvelle naissance

Belle semaine

François

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Le mot, toujours, pas uniquement en ce qui concerne la spiritualité, dit ce qui ne peut être dit, et appelle à comprendre ce qui ne peut être compris (pris avec).

Les Upanishad précisent, concernant la démarche spirituelle :

« Le brandon qui a servi à allumer le feu est jeté dans le feu ; ainsi des textes sacrés : quand l’étincelle a jaillit, laisse-les »

Bien sûr, il ne faut pas s’illusionner sur la réalité ou non de l’étincelle dans la Conscience/cœur.

Ainsi du révélé.

Le mot est le doigt qui montre la Lune, certes, mais tant que le mot est regardé, voir adoré, la Lune n’est pas vue.

Et quand le Lune est vue, le mot disparaît et le chemin commence.

Le chemin commence au cœur d’une pratique sans but : la saveur de l’instant dévoile le voile qui nous sépare de ce que nous sommes. Il ne s’agit donc pas de rêver à partir de la Lune « vue ». Ce qui est vu dévoile simplement la présence d’un voyant séparé du vu.

Le vu est le chemin menant au dévoilement de Cela qui est vision « sans voyant » (Le Saux). La Lune, c’est l’aperçu de la vision que nous sommes en laquelle tout apparaît et se voit. Contrairement à l’œil qui regarde, l’être/vision permet à ce qui y apparaît (la manifestation), de se voir.

Cela ne concerne pas seulement le retournement du regard en sa source. Tous nos sens qui semblent percevoir l’autre, ne font que projeter le monde du moi. La perception est le signe de la présence de la séparation. Moi regarde toujours le vu, ressenti, pensé etc…qu’il fabrique lui-même. Les saveurs du manifesté ne peuvent être connues que d’elles-mêmes.  Les sens comme la vue sont appelés à cette même métanoïa en laquelle ils deviennent Cela en lequel la manifestation se perçoit. Tant que moi s’en empare, l’être/manifestation est rejeté.

Le chemin c’est l’assentiment au réel rencontré jusqu’au moment où le réel EST d’instant en instant. Mais ça, comme dirait un acteur célèbre, c’est (pas c’était) avant ; avant quoi ?

Avant que moi fut.

Belle semaine

François

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La pratique spirituelle n’a pas de but, n’a pas d’attente.

Elle est alignement au réel, dans l’instant, sans attente de résultat sur l’instant suivant, car sans quelqu’un qui pratique.

Elle est ouverture du cœur dans l’instant, sans ouverture du cœur à qui ou à quoi que ce soit.

Ce qu’on appelle communion est cette ouverture du cœur se produisant simultanément en différentes formes sans volonté en chacune d’atteindre ou de rencontrer un autre, une autre, car sans personne pour s’ouvrir à.

Ainsi le maître soufi Dr. Javad Nurbakhsh constate :

« À travers l’amour, j’ai atteint un lieu

Où nulle trace d’amour ne subsiste,

Où Je et Nous et le tableau de l’existence

Ont été oubliés et mis de côté »

Javad Nurbaskhsh 1926-2008

Cependant il ne faut pas se tromper en lisant « j’ai atteint ». Le « Je » sujet n’est pas « moi ». Ce « Je » est La Conscience localisée au cœur d’une incarnation, localisée sans aucune identification à l’incarnation qui la manifeste, et pour cette raison, sans personne pour dire « Je ».

Lorsqu’on parlait à  Javad Nurbaskhsh des poèmes mystiques qu’il avait écrit, il répondait :

Javad Nurbaskhshn’a jamais écrit de poème.

Cela ne peut être compris intellectuellement ; il suffit pourtant d’un peu de présence pour « voir » ce qui ne peut être compris. Le chemin commence en ce « voir », la pratique décrite dans ces lignes commence en ce « voir ». Alors ne pas tomber dans le piège : « voir » c’est le doigt qui montre la lune. Le chemin consiste à laisser le voir peu à peu être le vu, là où il n’y a plus rien à voir, là où il n’y a personne pour « voir ». Alors, seulement en cette conscience que « voir » n’est pas « être », le chemin ne peut plus être un rêve de plus.

Belle semaine

François

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Le faire ne nécessite pas « l’agir ». Cela peut sembler un jeu d’esprit, pourtant cette distinction peut devenir une pratique de chaque instant, ancrant dans la réalité de ce qu’est une incarnation. L’être humain ne peut pas ne pas faire. Sa nature s’épanouit dans le faire, et la vie humaine nécessite le faire. Faire c’est simplement répondre à la nécessité de l’instant, qu’elle soit intérieure – besoin de faire ceci ou cela – ou extérieure : nécessité de faire ceci ou cela. Mais voilà : au cœur de l’être humain se trouve une saveur absente semble-t-il chez les autres êtres vivants, la saveur : « moi ». Et « moi » s’accaparant tout, s’accapare le faire et dis : « moi j’agis ». Cet agissant qualifie en j’aime, je n’aime pas, mais aussi s’attribue le résultat de son travail, détermine ce qui, selon lui, est intéressant ou non, crée des échelles de valeurs entre les différents « faire », uniquement pour se différencier des autres, si possible pour se sentir supérieur aux autres, et surtout pour avoir droit à des privilèges que l’autre n’a pas. Là se trouve la jouissance ultime. Et c’est en tout cela que l’agissant manque la cible.

Lorsqu’on est présent à soi-même il est vu que le faire est un des aspects de la manifestation de l’être. Le faire est un processus comme la respiration ou le battement du cœur. C’est du reste une source de nombreuses découvertes que de constater que, dès qu’il y possibilité d’influer sur une fonction « moi/je » s’en empare. Ainsi dit-on « je » respire, mais on ne peut pas dire « je » fais battre mon cœur. Pourtant, en fait, « moi-je » est respiré. Nous disons « je bouge », car nous croyons que nous pouvons nous arrêter de bouger. Pourtant c’est simple de voir que ce n’est pas le cas. Si nous approfondissons cette observation, nous découvrons que chaque fois que « moi-je » est suivi d’un verbe, il s’imagine être l’auteur et le maître de cette action. Nous n’avons aucun état d’âme à dire : « je dors » …. Curieux, non ?

Ainsi, moi s’attribue tout ce qu’il fait ; pour exister « moi » doit continuellement recouvrir de son monde psychique la manifestation.

Moi est l’incarnation de l’avoir, avoir définit sa nature intrinsèque ; et cette nature se déploie en une infinité de formes dont beaucoup sont déguisées en actes, émotions, ou sentiments généreux.

Je Suis EST.

L’agissant est le serviteur du moi.

Le faire est l’expression de l’être en réponse à sa propre manifestation.

Chaque situation est donc l’occasion d’être, chaque situation est le lieu de la pratique. En cela est le secret du manifesté. Si « Je Suis », en faisant la vaisselle, la vaisselle se fait d’instant en instant : non-agir. Le nombre d’assiettes n’est pas qualifié. Chaque instant est joie d’être. Le faire est alors simple réponse sans personne pour ressentir «moi-je » réponds, sans personne pour ressentir « moi-je » fais. Personne pour se gratifier d’une petite joie d’être l’auteur du résultat. Chaque petite joie laissée ouvre sur le bonheur d’être. L’être incarné, manifesté, demeure ainsi en son êtreté, et de fait est réponse à l’ensemble du manifesté. Dès que nous glissons de « je suis » à « je suis moi untel », la qualification survient en conformité au « moi-je/psychisme » agissant. Or le moi-je agissant n’est qu’un goulot d’étranglement de la vie. Ce point si important ne s’apprend pas, ne se pense pas, ne se prouve pas ; il se découvre comme on trouve un trésor dans son jardin.  

Alors seulement la parole :

« Tout sentiment de propriété dans l’action te ravit la liberté d’attendre Dieu dans l’instant présent et de le suivre Lui seul dans la lumière par laquelle il voudrait te guider dans tes actions et tes omissions, libre et nouveau à chaque instant, nouveau comme si tu n’avais, ne voulais ni ne pouvais rien d’autre »

(19) Sermon 2, D.W.1, p 28 

de maître Eckhart, à travers les mots de son époque et de sa voie, tombe alors sur la terre fertile décrite par Jésus dans la parabole du semeur.

Lc 8:5- » Le semeur est sorti pour semer sa semence. Et comme il semait, une partie du grain est tombée au bord du chemin ; elle a été foulée aux pieds et les oiseaux du ciel ont tout mangé.
Lc 8:6-Une autre est tombée sur le roc et, après avoir poussé, elle s’est desséchée faute d’humidité.
Lc 8:7-Une autre est tombée au milieu des épines et, poussant avec elle, les épines l’ont étouffée.
Lc 8:8-Une autre est tombée dans la bonne terre, a poussé et produit du fruit au centuple.  » Et, ce disant, il s’écriait :  » Entende, qui a des oreilles pour entendre ! « 

Cette parabole décrit la différence entre écouter, comprendre, et entendre.

Une parole entendue n’est pas comprise, elle fait naître au plus profond du cœur ce dont elle est la source. Il s’agit alors d’une naissance que chaque instant va affermir. Entendre est toujours précédé par l’ouverture du cœur, car c’est bien de l’intelligence du cœur qu’il s’agit ; comme dit Amma : « tombez de la tête dans le cœur ! »

La fête de Pâques n’est rien d’autre : cette intelligence du cœur est toujours une mort pour le « moi/je mental ».

Je trouve très dommageable que l’église parle constamment de Jésus, lui qui disait à sa façon :

« Il ne s’agit pas de moi, mais de vous ! »

Belle fête Pascale.

François

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Autrefois j’entendais parler de confiance en la divine providence. Il y a bien des façons de dire la même chose. La question n’est pas tant la façon dont c’est dit, ni le fait d’y croire – encore que la vraie foi, rare, est aussi une voie. La seule question est : comment vivre chaque situation dans la confiance ?

Notre confiance est souvent, pour ne pas dire toujours, sous-tendue par l’espoir d’obtenir ce que nous souhaitons : « j’ai confiance, tout va s’arranger ».

La confiance dont il est question n’est pas de cet ordre ; elle est le fruit de ce qu’on appelle métanoïa. Cette naissance est parfaitement décrite par maître Eckhart :

« Quand vous arrivez à un point où vous ne pouvez sentir la douleur ou l’anxiété

 au sujet de rien,

et où la peine n’est plus la peine pour vous,

et où toutes choses sont une espèce de pure paix pour vous,

alors il y a vraiment naissance. »

Maître Eckhart

Ce constat de maître Eckhart est notre boussole. La boussole oriente chacun de nos pas ; de même les paroles de sagesse que nous rencontrons, sauf si nous en faisons un couvercle pour ne pas voir là où nous sommes. Il est tellement dans la nature humaine de s’énivrer de ce qu’on n’est pas, plutôt que de se mettre en chemin.

Le chemin est toujours le même : voir celui, celle, en nous, qui a peur, et le quitter. Je ne parle pas d’avoir peur de ceci ou cela. Mais voir la peur originelle ; car cette peur est la structure du moi. Même la quête des bonheurs humains prend sa source dans cette unique peur. Aussi voir de plus en plus « moi/je », pas uniquement dans ses expressions, mais bien dans son fond intrinsèque, est essentiel. Car c’est la saveur de ce fond qui fait passer du voir au quitter :

« Observe-toi toi-même, et chaque fois que tu te trouves, laisse-toi ; il n’y a rien de mieux. »

Maître Eckhart

Pourquoi n’y-a-t-il rien de mieux ?

Parce-que « moi », cette sensation si présente, quel que soit son courage apparent si admirable chez certains, certaines, n’existe que « dans son propre monde ». Or la confiance qui est pure Paix n’est que l’expression d’une ouverture inconditionnelle à ce qui est, quand « mon » monde s’est dissout.

Le monde moderne détourne tout, et nous contraint à chercher refuge dans ce qu’il crée ; mais nous ne sommes victimes que de nous-même en le croyant.

Belle semaine

François

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Revoir sans projeter le connu ; revoir sans connaître ce qui est revu. L’instant.

***

Belle semaine

François

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Notre monde nourrit la confusion entre mémoire et conscience. Nous ne sommes pas pour autant victimes de ce monde. À nous d’aller voir en nous-même si cet amalgame est justifié.

La mémoire est juste un ensemble de traces laissées par l’histoire écrite par l’égo (moi/je). Cette mémoire n’est pas conscience, c’est pourquoi « le plus jamais ça », qu’il s’agisse de l’histoire collective ou de l’histoire personnelle, est toujours un vœu pieux, un trémolo du cœur, jusqu’à la prochaine fois.

Le devoir de mémoire n’est donc pas une entrée en conscience. L’homme se souvient d’évènements, personnels ou collectifs, dans l’oubli de ce qui en est la source en lui-même ; il regarde vers, pointant du doigt les fautifs, en se gardant bien de voir que la réponse à un « plus jamais ça » est en lui et en lui seul.

L’entrée en conscience voit s’inscrire le souvenir indélébile, non de l’évènement mais de sa source qui se manifeste alors dans la saveur de l’identification de la conscience, entièrement « ici », entièrement maintenant. Plus aucune cause extérieure n’est vue ; plus même, l’homme assiste alors simultanément à la disparition de l’évènement dans la mémoire. Seule l’entrée en conscience et ce qu’elle révèle demeure. Seule cette entrée en conscience est l’aube d’un « plus jamais ça »

S’il regarde en lui-même il découvre alors ce qui est à l’origine des horreurs dont il s’offusque. Il voit que « moi » est une porte qui le sépare de la conscience. Cette vision est dégagée de toute culpabilité, de toute condamnation. Il constate simplement. Contrairement au rêve dans lequel il se complet, cette porte est sans serrure. Elle ne s’ouvre pas. Par la connaissance de « ce qui la compose », et « du comment elle s’est constituée », elle se dissout ; l’introspection ouvre sur la vision de ce qu’elle est, la vision de ce qu’elle est la dissout. L’être humain voit alors : tant qu’il y a identification, une vie ne peut être différente de ce qu’elle est et a été. Bien sûr « moi » aime suinter les bons sentiments « si … ». Mais la réalité brute c’est que ce que nous sommes ici et maintenant détermine nos pensées, nos actions, etc. Pour que quelque chose fut autre, ou soit autre, il aurait fallu que nous soyons différents, il faudrait que nous soyons différents. La réalité c’est que nous ne pouvons être autre à chaque instant. Et cerise sur le gâteau nous n’avons aucune idée de ce que nous sommes, même si nous sommes persuadés du contraire.

En commençant à devenir témoin de nous-même, nous commençons à voir ce « moi » qui nous contraint en tout. Et peu à peu une distanciation se fait entre « moi » et cela qui regarde « moi ». Peu à peu le regard se retourne. Et un jour il y a contact avec la Conscience, celle-là même que nous sommes avant que moi fût. Et ce contact ouvre la voie.

Nous découvrons à notre tour ce que Rumi découvrait :

Hier, j’étais intelligent et je voulais changer le monde. Aujourd’hui, je suis sage et je me change moi-même.

Rumi

Nous découvrons que ce point de vue « moi » nous sépare non seulement de notre vie mais tout simplement de « la » vie.

C’est comme un morceau de sucre : il n’exhale son parfum qu’en fondant. Moi est la forme rigidifiée empêchant le parfum de cette incarnation, et la connaissance et l’amour du manifesté.

Des voix et des voies :

Belle semaine

François

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